Titre

Acquisition du lexique et de la syntaxe et lien avec le raisonnement non-verbal chez des enfants monolingues et bilingues.

Auteur Solène BELOGI
Directeur /trice Katrin Skoruppa
Co-directeur(s) /trice(s)
Résumé de la thèse

Le plurilinguisme est un phénomène extrêmement courant dans notre société. Il concerne bien entendu des adultes mais aussi de nombreux enfants qui se développent donc dans des conditions linguistiques particulières.

Le présent travail de doctorat s’inscrit dans un projet de recherche plus vaste comparant le développement d’enfants monolingues et bilingues au niveau langagier, socio-émotionnel et (méta)cognitif. Le but de cette étude est de voir sur lesquels de ces facteurs se distinguent les enfants monolingues et bilingues ainsi que d’observer quelles variables sont prédictives d’un bon développement du langage. Cette thèse se centrera surtout sur deux domaines linguistiques, à savoir l’acquisition de mots et le développement de la syntaxe. Ces aspects spécifiques au langage seront aussi mis en lien avec d’autres compétences transversales comme les fonctions exécutives et le raisonnement non-verbal.

En ce qui concerne l’acquisition des mots, on sait aujourd’hui que tous les jeunes enfants utilisent des stratégies d’apprentissage qui leur permettent de rapidement attribuer du sens au langage oral qui les entoure et de faire des associations entre des mots et des objets, des actions ou des caractéristiques. Mais nous savons également que la nature des stratégies privilégiées dépend notamment du statut linguistique. Nous comparerons donc ici les enfants monolingues et bilingues afin de voir s’ils diffèrent sur ce plan. Nous explorerons aussi cet apprentissage dans différentes catégories de mots. On sait en effet que les noms sont sur-représentés dans le langage des jeunes enfants. Mais quelques rares études récentes ont montré que ce biais pour les noms semble moins prononcé chez les enfants bilingues que monolingues. Nous créerons donc également des tâches permettant d’observer les processus d’acquisition des verbes ou des adjectifs.

Nous nous pencherons également sur le développement de la syntaxe et des liens que celui-ci entretient avec le raisonnement analogique non-verbal. Ce type de raisonnement est en effet une compétence clé permettant de comprendre les relations entre des situations afin d’en extraire des régularités et de pouvoir ainsi généraliser à des situations similaires. C’est donc sur cette base que l’enfant va pouvoir analyser des structures syntaxiques et produire des phrases nouvelles mais partageant des structures communes avec celles qu’il a entendues précédemment.

Nous parlerons enfin des fonctions exécutives, comme un fil rouge reliant ces différentes thématiques. Les enfants bilingues semblent en effet avoir un avantage sur les monolingues sur ces processus transveraux, spécialement au niveau de l’inhibition et du contrôle attentionnel. Bien que cet avantage soit actuellement soumis à des débats, de nombreuses études à ce jour ont tendu à en montrer l’existence. Or cette capacité à contrôler son attention ainsi qu’à inhiber l’information non-pertinente ou les réponses automatiques semble prédictive à la fois de l’acquisition de mots complexes comme les adjectifs que de la capacité à raisonner de façon analogique. Ces deux cas de figure nécessitent en effet de résister au traitement des informations perceptuelles les plus saillantes pour se centrer sur les propriétés des objets et de leurs relations.

Statut au début
Délai administratif de soutenance de thèse 2024
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