Titre

Corpus planning in sign language translation: investigating new practices in Swiss-French Sign Language

Auteur Irene STRASLY
Directeur /trice François Grin
Co-directeur(s) /trice(s)
Résumé de la thèse

De 1880 jusqu’aux années 1980 au moins, la plupart des langues des signes en Europe occidentale ont été interdites du système éducatif, dans les médias et dans les endroits publics, car elles n’étaient pas considérées comme de vraies langues. Les vides lexicaux, notion développée dans la littérature relative à l’interprétation et dans une moindre mesure à la traduction en langue des signes, résultent de cette période de prohibition. Les langues des signes se sont en effet développées de manière cachée et n’étaient pas utilisées dans la plupart des secteurs spécialisés, tels que l’économie, la physique, etc. Depuis quelques années, une nouvelle perception sociale des langues des signes a émergé. Nous avons assisté à l’émergence aussi bien de nouvelles perspectives que d’importantes évolutions technologiques. Par conséquent, de nouvelles pratiques traductives au sein de la communauté Sourde se sont développées. Le besoin de création et d’expansion lexicales trouve dans ce nouveau contexte toute sa raison d’être.

Cette étude se focalise sur l’aménagement linguistique actuel de la langue des signes de Suisse Romande (LSF-CH ou LSF-SR) et ses conséquences sur le domaine de la traduction. A l’aide d’une approche interdisciplinaire basée sur l’ethnographie, nous décrivons l’influence de l’histoire, la société et la culture sur les activités traductives émergentes dans le domaine des langues des signes. De plus, nous décrivons le travail de six personnes Sourdes appelées à traduire pour leur communauté signante. Nous cherchons à comprendre comment elles gèrent les vides lexicaux dans le processus de traduction et la manière dont ceux-ci contribuent aux dynamiques internes de la Langue des Signes de Suisse Romande. Nous allons en particulier nous focaliser sur deux cas d’étude. D’une part, la traduction de matériel d’information, par la suite utilisé pour différentes applications techniques, par quatre individus Sourds. D’autre part, la traduction de textes religieux par un groupe de personnes Sourdes et entendantes, du français écrit vers la Langue des Signes de Suisse Romande. Au travers de recherches effectuées sur le terrain, les données récoltées consistent en des documents préparatoires, des vidéos, des think-aloud-protocols et des entretiens individuels.

Les résultats sont analysés sous l’hypothèse qu’en Suisse Romande il existe un discours traductif Sourd dépendant de la culture Sourde et profondément influencé par les pratiques communicatives entre Sourds

 

Statut
Délai administratif de soutenance de thèse 2020
URL
LinkedIn
Facebook
Twitter
Xing